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LA FLANDRE

REVUE

DES MONUMENTS D'HISTOIRE ET D’ANTIQUITÉS

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FLANDRE

REVUE

DES MONUMENTS D'HISTOIRE ET D'ANTIQUITÉS

———

DIRECTEUR

EMILE VANDEN BUSSCHE

ARCHIVISTE DE L'ETAT

en

ANNÉE 1878

me

BRUGES Typo-Lithographie mécanique de DAVELUY. M. D. CCC. LXXVIII.

UN MOT

La Flandre, avec ce nouveau volume, entre dans neuvième année de son existence.

Nos souscripteurs savent qu'une circonstance indé- pendante de notre volonté nous a forcés de cesser pendant quelques mois cette publication.

Les nombreuses lettres qui nous ünt été adressées, tant pour nous exprimer des regrets à cause de la suspension de la Revue que pour connaître l'époque probable de sa réapparition, sont la meilleure preuve que la Flandre est acceptée avec la plus grande faveur par les savants et les hommes d'étude.

Comme nous le disions dans une précédente circulaire, La Flandre a définitivement sa place acquise dans toutes les bibliothèques sérieuses, et ceux qui s'occupent de notre histoire nationale ne peuvent plus se passer de ce recucil.

Ce qui le prouve, c’est le nombre toujours augrhentant des adhésions que nous recevons de la part du public éclairé, de ce public qui aime avant tout d'entendre dire la vérité sur les hommes et les choses d'autrefois, et qui

(8)

ne voit point dans les travaux historiques le moyen de faire un vain étalage d'érudition, mais bien un exposé clair et lucide de nos annales.

Maintenant, en quoi consisteront nos travaux futurs ?

Aujourd'hui les progrès des études ont permis d'as- signer à chaque époque, quelque peu marquante du passé, son rôle dans l'histoire. Comme on a dit l'époque du renne, l'âge de la pierre, l’âge du bronze, on a pu dire aussi le Moyen-äge, la Renaissance, l’Empire, la Restauration, etc. D'autre part, chacune de ces périodes désigne, relative- ment à celle qui la précède et à celle qui la suit, comme un temps de passage. C'est ainsi par exemple, que le XIV° siècle peut-être considéré, pour presque tous les peuples de l'ouest de l'Europe, comme la transition de la forme féodale à la forme gouvernementale.

Au XIV* siècle la féodalité avait fait son temps, chaque corps de nation, ayant des intérêts communs et formant une grande famille, se constitua sous la forme de l'unité monarchique et voulut avoir son existence propre.

Il est évident qu'une aussi forte secousse à des insti- tutions tant de fois séculaires ne put se donner sans qu'il en résultât des émeutes, des troubles et même des révolutions. Cette crise amena en France l'insurrection des scrfs contre les seigneurs, qu'on nomme la Jacquerie, mot qui, aujourd'hui encore, est devenu synonyme de guerre civile. Chez nous, en Flandre, l'agitation n'a pas conservé de nom propre, mais sans avoir pris de pro- portions étendues elle n'en fut pas moins sanglante, terrible, sinistre. Les Vaudois, les Albigeois, les Bagaudes

d

et les Pastoureaux eurent dans notre pays des imitateurs nombreux.

Cette partie de l'histoire de la Flandre est encore peu connue, c'est spécialement cette époque reculée qui fera l’objet de nos études ultérieures.

Beaucoup d'articles auront donc pour objectif le XIVe siècle et, bien certainement, les découvertes que nous avons faites dans nos dépôts d'archives viendront éclaircir plus d'un fait capital resté complètement ignoré de la plupart de nos historiens.

Bruges, le À décembre 1877.

Le Directeur,

Emile VANDEN BUSSCHE.

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= raler- L1i:tHo) du Roi. Bruges.

UNE CARTE

DE

LOTERIE BRUGEOISE DE 1574

Nous avions déjà parlé dans ectte revue (La Flandre, t. 2, p. 20) des Cartes d'anciennes loteries, l'art typographique et la gravure déployaient toutes leurs ressources pour attirer les regards, en attendant que les rhetoricinen vinssent ajouter à ces ornements les produits d'une poésie souvent ampoulée. Ces pièces sont fort rares; et l'existence de deux ou trois exemplaires de cartes brugeoises nous avait été révelée. Aujourd'hui nous sommes heureux de pouvoir reproduire l’une d'elles que nous devons à l’obligeance de notre excellent ami, M. Jos. Vervisch. Il s’agit de la lotcric érigée en faveur de l'Ecole Bogaerde en 1574; voici le texte, qui cst imprimé en caractères gothiques par le prentere brugcois Pierre de Clerck, demeurant dans la Peerdestrate, « in de Synagoghe » comme le porte placard sur la grute de 1568 sorti de ses presses et intitulé :

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Li

10

« Ordonnancie van den Conynek vp tstick van der grute, « hoe men dic pryzen ende ontfangen sal, binnen den « landen van den Vrycn, Appendentsche, ende Inclave- « menton van dicre. »

LOTERIE VOOR DE SCHAMEL SCHOOLRINDEREN VAN DE KRNECHTEN TEN BOGAERDE BINNEN BRUGGE.

Alzo den Gouverneurs, Mannen ende Voochden vande Schamel schoolkynderen ten Bogaerde binnen Brugghe (tot voorderynghe ende vul-commynghe van zekcren shedelue ende conduycte, omme duer t'vpper water t'welcke zy cryghen zullen wt den Minnewater tot binnen huerlieder Schole in zekere Viuere te dien fyne te deluen, cude ducr middele vanden zeluen, vpperwatere, te doen schueren ende dryuen den dreck ende vulichede vanden pryvaten ofte aysementen staende binnen den beloke vande zclue Schole, te Reyewaerts der voornoomde Stede, daer duere ghewecrt sal worden den grooten stanck, vulichede ende corruptie die de Kynderen ende ander inwoonders der zeluer Schole lyden ende dooghen, byzonder des zomers dacghs, daer duere zicckten ende ander quellynghen de kynderen toccomt : ende omme te vervallen ende betalen ander noodzakelicke wercken aen de voornoomde Schole diencnde, Gheconsetcert es van weghen der Co. Ma. ende by advyse ende consente van mynen Ecr. [ecren den Schoutheeten, Burgh-mecsters, Schepenen, ende Racden der voornoomde Stede, te moghen vp stellen zeker Lotcrye tot den nombre ende

11

concurrentie van vichtich duzent zuuer Loten, ten pryse van zes grooten vlacmsch elck lot : Zoo 1st dat inde zelue Loterye te winnen zyn dese naer-volghende prysen.

Inden ecrsten : So wiens name ofte diuyse alder cerst ende oock alder laetst wt ghetrocken worden, zullen winnen elck eenen zelucren Coupetasse weghende zcs onchen, weerdich wezende met den faetsoene twaclf Karolus guldenen, te veertich grooten t'stick, comt.

XXII guldenen.

Voor den eersten ende alder hooghsten prys, Es te winnen cen zcer schoonen ryckelicken zelueren vergulden ouerdecten Cop, weghende vi marck ende vier onchen, wecrdich metten factsoenc hondert ende tachtentich Karolus guldenen van veertich grooten tstuck : Ende tot dien noch in gelde twce hondert t'zeuentich ghelyeke guldencn, makende tsamen de somme van .

vier hondert en vichtich guldenen.

Voor ende nacr den ecrsten hooghsten prys wt com- mende, zullen elck hebben cen zelucr Schale weghende zes onchen wecrdich zynde metten faetsoene twaclf guldenen, comt tsamen. . . . . XXIIIT guldencn.

Den tweeden oppersten ende hooghsten prys sal wesen cenen zelueren vergulden oucrdecten Cop weghende vyf marck, weerdich wczende metten factsocne hondert en twyntich Karolus guldencn van veertich grooten tstick : Ende tot dien noch in gherecden ghelde hondert ende tachtentich Karolus guldens als bouen, makende tsameu de somme van. , . . . . drie hondert guldenen.

12

Pen cersten vooren ende nacr den voornoomden tweeden prys wt commende, zullen clck winnen cenen zclucren Bier-crocs weghende vyf onchen, wecrdich met- ten factsoene neghen guldenen, comt. XVII guldenen.

_Voor den derden schoonsten ende excellensten prys : Wert te winnen drie zelucre Coupetassen tsamen weghende drie marck en zcs onchen weerdich metten factsoene tzes- tich guldenen, en de noch hondert veertich guldenen daer toe in ghelde, makende tsamen twec hondert guldenen.

Vooren ende naer den zclucn derden prys ecrst wt com- mende, zullen clck hcbben cen zelucr Schale weghende drie onchen, weerdich met den factsoene zes guldenen comt tsamen . . . . . . . . twaelf guldenen.'

Den vicrden ryckelicksten prys sal wesen drie schoone zelucre Coupetassen weghende drie marck, weerdich met- ten faetsocne achtenveertich guldenen, ende in ghelde daer by hondert en twce guldenen, makende tsamen.

hondert en vichtich guldenen.

Item zoo wie ccrst vooren ende naer den voorzcyden

__ vierden prys wt commen sal, zullen elck bedanckt wesen

met een zelueren Schale weghende twee onchen, weer- dich vier guldenen, comt tsamen . . VII guldenen.

Voor den vyfsten schoonsten ende beghceerlicksten prys, Wert te winnen eenen zeer schoonen zelucren ouerdecten Cop wcghende twee marck, weerdich tween- dertich guldenen, ende noch dacr toe achtentzestich guldenen in ghelde, comt. . . . hondert guldenen.

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Vooren ende naar den vyfsten prys wi commende, zullen elck winnen een zelueren Schale van onderhalue onche, weerdich met den faetsoonc drie guldenen, comt. | L zes guldenen.

Bouen welcke voorscheuen vyf Capitale Prysen, z00 zyn inde voorzeide Loterye noch te winnen diuersche ander schoone pryzen, ende eerst XXV Prysen elck van een zeluer Schale weghende drie onchen, wcerdich wezende met den faetsoone zes Karolus guldenen makende tsamen . . . . . . hondert en vichtich guldenen.

Item noch L Prysen elck van een zeluer Schale weghende onderhalue onche, weerdich x Ib. grooten, beloopende . . . . . . . . . . CL guldenen.

Item noch C Prysen, celk van cen zeluer Lepele, weghende een onche, weerdich metten factsoene Il gul- denen, comt tsamen. . . . . . . (CC guldenen.

Item, noch hondert en vichtich Prysen, elck van vyf schellynghen grooten in gelde, makende. CC. XXV guldenen.

Alle de ghuene die inde voornoomde Loterye zullen willen huerlieder ghelt auentueren ende inne legghen, zullen ghchouden wesen te betalen voor elck Lot zes grooten vlaemsch : Behoudelick dicre zes Loten op een Diuyze inne legghet, sal hebben tseuenste Lot te baie.

Ende wie op eene Name, Woord, ofle Diuyze inne legghen sal hondert pure Loten, die sal boucn tvoor- zeyde zevenste Lot, noch te bate hcbben thien Loten, sodat de selue inleggher hebben sal voor clck C loten,

11

C.XXVI. Ende bouen dien noch een Lot inde onder- schreuen advantayge.

Item daer eenighe vande voorschreuen Pryseu min of meer woughen dan hier bouen verclacrst staet, zullen de Gouverneurs en de ghene prys ghebuert zynde, elckanderen danof instant ende recompense doen, te wetene t'verguld tot drie guldenen d'onche, t’ghcdreuen werck met vergulden boorden tot twec guldenen en haif d'onche, ende twitte zeluere tot twce guldenen d'onche.

Ercce en sal niemant ghcoorloft weesen inde voor- noomde Loterye te doen schryven eenighe oncerlicke ofte schandeluese Deuysen, noch oock smakende ecnighe heresie : Ende daer by ghevalle ecnighe vpgheschreuen waren, zullen dic by de voornoomde ghedeputeerde deser Loterye verandert worden tot proffytte nochtans vanden inlegghers vandien.

En omme datmen zommighe nombren can veranderen, ofte door haesticheyt vande schryucrs ende clercken cenighe nombren inde contrebilletten qualick ghestelt wierden, dacr duere groote questie zoude moghen ghe- schicden, zoo sal men de Prysen vuldoen naer den originalen bouck dacr elck zyn prose ende nombre correct sal gheschreuen vinden.

Nombre vande pure Loten 50000.

Prysen 3#2.

15

Aduantayge vp de voornoomde Loterye, voor die hondert pure

Loten ofte meer vp een diuyse inne legghen zullen.

Alle de ghuene die hondert pure Loten ofte meer vp ccnen Name, dicht ofte prose, inne legghen zullen inne legghen zullen inde bouen gheschreuen originale Loterye beloopende de zelue hondert pure Loten twee pondt thien schellinghen grooten, die zal men voor elcke twee pondt thien schellinghen grooten noch een lot schryven im dese ieghenwoordighe aduantayge, boven de C.XXVI loten hemlieden daer bouen commende inde voornoomde prin- cipale Loterie ende dat tot den nombre van vier hondert loten : Met welcke te winnen zyn, de naeruolghende Prysen, ende zoohaest de voorzeyde nombre van vier hondert loten vul sal wesen, salmen die terstont wt lesen ende eenen yeghelicken zynen ghevallen prys leueren. Ende en zullen de voornoomde inlegghers van twee pondt thien schellynghen ende daer bouen niet ghehouden wezen huerlieder pennynghen te furnieren ende betalen voor anderstondt de voornoomde aduan- tagieuse Loterie van vier hondert loten wtghelesen ende elck zynen prys gheleuert sal zyn, midts daer ofgheuende obligatie ten contentemente vande ghecommitteerde ten ontfanghe van desen.

Eerst so wiens woordt, dicht ofte prose, eerst witge- trocken sal worden inde voorzeide aduantayge, sal hebben voor zynen willecomme twee pondt thien schellynghen grooten, makende. . ... . . . , XV guldenen.

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. Wt-commende voor ende nacr den cersten hooghsten Prys vande voorzeyde aduantayge, die zullen clck winneu vichthien guldenen makende tsamen . XXX guldenen.

Voor den eersten ende hooghsten prys, vande voor- zeyde aduantayge, es te winnen de somme van XVI pondt XII schellynghen vier pennynghen grooten, makende.

C guldenen.

Wt-commende voor ende naer den tweeden hooghsten prys, zullen winnen elck twee pondt grooten in ghelde, makende. . . . . . . . . . XXII guldenen.

_Voor den twecden Prys, es te winnen in gherccden solde twaclf pondt thien schellynghen grooten, makcnde. LXXV guldenen.

Vooren ende naer den derden Prys wt-commende zullen elck winnen dertich schellynghen grooten, makende XVIIT guldencn.

Voor den derden Prys, is te winnen in ghelde acht ponden, zes schellynghen, acht penninghen grooten, makende . . . . . . . . . . . L guldencn.

Zoo wie vooren ende nacr den vicrden Prys wt- commen sal, zullen elck hebben XX schellingen grootcu, makende. . . . . . . . . . . XII guldenen.

Voor den vierden Prys es te winnen, zes ponden grooten, makende . . . . . . XXXVI guldenen.

Wt-commende voor ende naer den vyfsten Prys, zullen elck ontfanghen thien schellynghen grooten, makende tsamen . . . . . . . . . . . VI guldenen.

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Voor den vyfsten Prys es te winnen in gelde vier ponden grooten, makende . . . . XXINT guldenen. Noch zyn in de voornoomde aduantayge te winnen vyf Prysen, elcken prys weerdich iwee ponden grooten, makende. . . . . . . . . . . LX guldenen. Noch vyf ander Prysen, elcken prys weerdich twyn- tich schellynghen grooten, makende . XXX guldenen. Noch vyf Prysen, elcken prys weerdich thien schel- lynghen grooten, makende. . . . . XV guldenen.

Zo wiens Name, Dicht, ofte Prose, lactst wtghe- lesen sal worden, sal hebben voor zynen adieu twec ponden x schellynghen grooten makende. XV guldenen.

Al welcke vulcommen ende de voornoomde aduan- tayge wt ghelesen zynde, salmen de bouenghenoomde principale Loterie oock wttrecken ende lesen binnen zes weken daer naer, ende sal al tzelue vuleyndt wesen voor alder Heligen dach XV. C. LXXHIT.

Nombre vander aduantagieuse Loterie, 400 Loten.

Prysen 32.

Gheprent te Brugge inde Peerdestrate by my Pieter de Clerck, Ghezworen bouck-drucker der Conincklyeke Majesteyt.

Brugghe, 1574. Elck lot drie stuuers.

_ Alle de ghene die in dese Loterie belieuen te legghen, die commen ten huuze van d'Hecer Vincent Sacyoen, d'Heer Jan Moyaert, d'Heer Niclaes Casenbroot, d'Hcer Christoffel Rudders, d'Heer Jan de Craes, d'Heer Jan Vande Zande ende Francoys Noirot, ofte by Jan Spetael ende Cornelis de Rudders. 3

18

Le but de cette loterie était de fournir l'argent néces- saire pour la construction d'un égoût à travers le jardin de l'école Bogaerde jusqu'à la Reye. Elle fut autorisée par octroi de Sa Majesté, représenté alors par son bailli le comte de Rœulx, et par décision des échevins con- signée à la date du 27 septembre 1574, dans le registre des Secrete Resolutien de 1869 à 75, fol. 412 v, en ces termes :

« Eodem was gheadviseert te laeten treckene de « loterye van de schole ten Bogaerde op vryndage nacst- « commende op den burg deser stede bchoudens tconsent « van myn hcere den Grave. »

Les loteries étaient alors, à l'ordre du jour, dans plusieurs pays. Déjà même, à côté des loteries publiques ou d'Etat, on voyait s'ériger des particulières. Mais 1l est à observer que pour celles-ci, comme pour les pre- mières, le consentement de l'autorité était requis. Ainsi nous lisons dans le registre aux résolutions précité, fol. 368, sous la date du 9 janvier 1573 :

« Eodem was gheconsenteirt hier alomme gheplact « te wordcne de lotherye van tafcrelen deel zynde of « membre van de loterye van Gherard Gramaye. »

L. GiLLioDTs-VAN SEVEREN.

DOCUMENTS INÉDITS

SUR LES

PROPHÉTIES DE NOSTRADAMUS VINCENT SÈVE. BEAUCAIRE ET SA FOIRE

a

Dans un des premiers volumes de cette Revue, M. W.-H. James Weale a publié, sous le titre Quelques prédictions curieuses, plusieurs « pronostications » recueil- lies dans un registre -conservé aux archives de l'Etat, à Bruges. Ce qui va suivre peut faire le pendant de cet article; c'est très-intéressant aussi, tout-à-fait inédit et extrait des papiers de police conservés à la Bibliothèque nationale de France. (Fonds francais, 8199, t. I, p. 341).

Un rapport confidentiel sur les agissements d'un domestique Flamand, en service à Paris, en 1694;

% Une lettre adressée à ce dernier, par le chanoine Penez, de Bruxelles.

Ils fournissent des détails intéressants sur diverses éditions des Prophéties de Nostradamus, sur leur degré de rareté au XVII siècle, sur des sixains restés inédits, et divulguent un des côtés de la police secrète du temps.

1 Annfa ARAQLARTN. tome IIT, pp. 404-405.

20

Nous sommes, en cffèt, ici cu présence d'une sous- traction de lettre et d'un espionnage qui sétend aux moindres futs de la personne surveillée.

Mais qu'était-ce donc que ce valet de chambre flamand, écrivant en Flandre et en recevant plusieurs lettres chaque semame”? Etait-il, comme le supposait l'agent de la police secrète de Paris, chargé d'une mission politique en France? Ou n'était-ce tout simplement ce que je crois qu'un scrviteur à gages, plus intel- ligent que les personnes de sa condition ?

Dans tous les cas, ces papiers de police nous ont transmis des renscignements précieux, et c'est à eux que nous devons, notamment, la révélation du nom d'un bibliophile Flamand du XVI! siècle, le chanome Penez, de Bruxelles, et l'indication d'un manuscrit, en partie inédit de Nostradamus ?.

Ce manuscrit appartenait, en 169%, d'après la lettre ci-après, au chanoine Barbotcau, d'Amiens. On sait peu de chose sur cet ccclésiastique. Les historiens picards disent seulement qu'il portait le prénom de François, qu'il était à Paris, qu'il fut nommé chanoine de la cathédrale d'Amiens, le 3 juin 16092, chantre, en 1656, prévôt, en 1642, qu'il conserva cette dignité jusqu'à sa

2 Une question à ce propos. Qui est le véritable auteur des sixains que Vincent Sève dit avoir hirés des papiers de Nostradamus ? Ce dernier n'a fuit que des quatrains d'après M. l'abbé Torné-Chavigny, son commentateur, que j'ai consulté à cet égard; mas M. l'abbé Torné n'appuie ses dires que sur ce seul passage, Nostradamus déclare, en 1558, qu'il a « parachevé « La milliade (10 ceuturies) des quatrains. » Nostradamus est mort en 1566. N'aurat-1! donc plus rien produit dans cet mlervalle de huit années ? Qui a

prophéusé, prophétisera; 1 est donc présumable que les sixains dont partie sont restés ignorés, furent l’œuvre de sa vieillesse

21

mort arrivée le 23 novembre 1660, et qu'il fut entérré dans la cathédrale d'Amiens. Le père Daire, dit, en outre, que le chanoine Barboteau était bachelier de la faculté de théologie de Paris. Voici, au reste, la copie textuelle * de son acte de décès :

« + Le vingt-trois de Novembre (1660), mourut et « fut inhumé le 24, honorable et discret François « Barboteau, prevost et chanoine de Nostre-Dame. »

Au XVII° siècle, plusieurs affaires scandaleuses agitèrent le diocèse d'Amiens. Après l’excommunication majeure lancée violemment, par l'évêque d'Amiens, au mépris des saints Canons, contre le doyen de l'église de Roye, pour ce seul motif que cet ecclésiastique avait refusé de quitter létole devant ui, excommumiation qui, au surplus, fut déclarée nulle et abusive, par arrêt du Parlement de Paris, du 30 décembre 1669, survint la question, non moins grosse d'incidents, des droits et prérogatives de la dignité de doyen de l'église cathé- drale d'Amiens. On discourut longuement de part et. d'autres * sur cette matière ardue, jusqu'à ce que deux arrêts, l'un du 18 août 1673, l’autre, confirmatif, du 23 février 1674, aient mis à la raison tout ce monde de doyen, de prévot, de chanoines turbulents. En relisant

8 Archives de l’hôtel-de-ville d'Amiens. Petit cahier non étiqueté.

* La collection des pièces relatives à cette affaire est presque introuvable. Voici les titres de celles que je connais : Arrest concernant la dignité de doyen d'une église cathédrale. Paris, 1673. Autre édition, s. L.n.d. Ex temporalis, etc. Extractum, ete. Lettre (1-2) d’un chanoine. Défense (en réponse à la Lettre). Toutes ces pièces sont de format in-4o.

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ces pièces, vicilles déjà de deux siécles, et depuis long- temps oubliées, j'y al, comme je l'espérais, au reste, rencontré le nom du chanoine Barboteau. Le paragraphe suivant Ÿ indique quil prit une part assez grande à cette querelle :

« Le Doyen sçait bien que le Chanoine dans sa première Lettre prend avantage. de ce que ledit sieur de Louvencourt s'estant trouvé à la teste du Chapitre, et ayant fait la cérémonie de la Réconciliation en Chapitre le Jeudi-Saint 4652; mais il faut que ce Chanoine avouë que ledit sieur de Louvencourt ne s'est trouvé à la céré- monie en la Chapelle de l'Evesché qu'avec grande peine à cause de son infirmité et de sa caducité, et qu'il ne s'y est engagé quà l'instante prière des Chanoines, qui craignoient quil arrivast du scandal s’il n'y venoit pas, parce que M. Barnoteau, Prevost et Chanoine vouloit faire cette cerémonie publique, à l'exclusion du Chanoinc semainier. La présence du Doyen fit qu'il n’y eut aucun bruit ny contestation. »

Quant au manuscrit possédé par ledit Barboteau, on ignore ce qu'il est devenu, et il n'existe dans aucune des grandes bibliothèques de Paris et de la France. La copie, qui a en être faite pour le chanoine Penez, ne se retrouve point non plus à la Bibliothèque royale de Bruxelles. Enfin, les savants belges ne savent rien de ce chanoine et de la destinée de sa bibliothèque.

Avant de livrer cette notice à l'impression, j'ai voulu tenter une dernière recherche dans les anciennes archives

$ Défense du droit du Doyen, etc., pages 24 et 25.

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des notaires de Paris; mais encore, j'ai été déçu: on n’a pu retrouver la descendance du principal hériticr présumé du chanoine Barbotteau. Les mêmes recherches faites à Amiens sont restées également infructueuses.

Enfin, les personnes qui, dans ces dernières années, ont publié des travaux sur Nostradamus, n'ont jamais eu connaissance du manuscrit dont il s'agit.

Un hasard seul peut donc le remettre au jour.

Mais, qu'il soit bien noté qu'il reste à retrouver et à publier 82 sixains du personnage qui a tant occupé les curieux et qui les occupera pendant encore si longtemps. | |

l

RAPPORT DE POLICE (Paris.) Ce vingt-trois juin 1694.

I ya six ans, qu’un particulier natif de Bruxelles, aagé lors de 24 ans, entra laquais chés le Dupuis, qui estoit lors valet de chambre du Roy, et qui est à present trésorier de la Maison de Sa Majesté, on luy donna le nom de Flamand, qu'il porte encore, quoy qu'il serve à présent, de Valet de chambre.

Plusieurs personnes, mesmes des amis et de la famille du sieur Dupuis, ont remarqué qu'il a de l'esprit au dessus des gens de cette condition. Il re gaigne que cent francs, et fait beaucoup de despence; 1l escrit toutes les semaines plusieurs lettres en Flandres, et en

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le

recoit aussi plusicurs de ce mesme pays. Il estoit dans les commencemens fort libre de parler au désavantage de la France et marquait ouvertement sa partialité pour les ennemis, mais depuis quelque temps, 1l a pris tout le contrepied, et cela paroist si affecté, que cela mesme a commencé de le faire soupçonner. Il va souvent à Versailles avec son maistre, et si ce garcon vouloit se mesler de faire des découvertes ct de donner des avis, cela luy seroit fort facile. On lui a tiré l’une des lettres qu'il reçoit de Flandres, qui est dattée de Bruxelles, du 26 février 1694, signée Penez. Il dit que c'est un chanoine de la Cathédralle. I le prie bien fort de luy chercher les véritables Prophéties de Nostradamus et l'instruit fort au long des marques par lesquelles on peut distinguer les véritables d'avec les faulces. Il le prie aussi de luy chercher les autres livres dont il luy envoie le memoire. Cette commission est peu de la partie ordinaire d'un laquais, non plus que le commerce intime quil paroist qu'il a avec ce chanoine, et les égards que le chanoine marque avoir pour luy. Si l'on veut attacher quelqu'un auprès de luy, pour le faire parler, l'on en donnera les facilités, et l'on croit que pourveu que ce fut quelqu'un qui sceut un peu la Flandre et le Flamand, qu'il ne seroit pas dificille de le mettre dans sa confidence. Si cet avis mérite quelque attention, je crois qu'il sera bon de luy rendre la lettre pour ne luy point donner de défiance.

_”

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1!

LETTRE DU CHANOINE PENEZ, DE BRüxELLES

A Bruxelles, le 26 feburier 1694. Monsieur,

J'ay receu la votre bien obligeante, par laquelle vous me témoignez la bonne volonté que vous avez de vouloir vous employer à faire une bonne et diligente recherche pour tacher de découvrir les livres que je souhaite pour contenter ma curiosité, et pour m'éclaircir davan- tage sur cette matière. Je vous diray que les ProPnéTiIEs pe Nosrrapanus © ont esté imprimées en plusieurs endroits différents; j'en ay plusieurs exemplaires, et j'en ay veu plusieurs autres, mais de tous les exemplaires qui parois- sent auiourd'huy, il ne s'en trouve pas un qui ne soit plein de fautes d'impression, si ce n’est ceux que Nostradamus a fait imprimer de son vivant. Je vous ay marqué, par le mémoire que Javois mis ès mains de Mons" Le Fevre, que Nostradamus a composé dix centuries, que chaque centurie contient cent quatrams, ct que chaque quatrain est de quatre vers : 11 a fait imprimer les sept premières centurics en l'an 1555? ct il a fait imprimer les trois autres centuries #6 Ics sept précédentes“ en l'an 4558. Mais dans tous les

6gMichel de Nostre-Dame, à St-Remi (Provence), le 44 décembre 1503, marié à Agen, décédé le 2 juillet 1566.

: Prophéties de Me Michel Nostradamus. Lyon, Macé Bonhomme, M. D. L. V, in-16.

8 Les bibliothèques de Paris ne possèdent point cetie dition rarissime. 4

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exemplaires que l'on trouve à présent, la septième cen- turie ne se trouve point complète, et au licu de cent quatrains qu'elle doit contenir, on n'en trouve que 42, en quelques exemplaires, et 44° en d'autres; ainsi, Monsieur, il faudra tacher de trouver quelque exemplaire imprimé du vivant de Nostradamus, pour quil soit bon et tout entier. Et pour connoitre si un exemplaire des Prophéties de Nostradamus est entier, il faut seulement regarder si la septième centurie contient cent quatrains comme les six premières et les trois suivantes. Si toutefois vous rencontriez un exemplaire de la première impression de Nostradamus qui ne contient que les sept premières centuries, avec une Epitre à son fils Cesar Nostradamus, chaqune de ces centuries étant de cent quatrains, Je vous prie de ne laisser pas eschapper, et encore moins Si vous en trouviez un qui contienne les dix centuries toutes entières. L'Autheur qui a composé les vingt petits tomes * dont j'ai donné le mémoire à Mons’ Le Fevre pour vous le faire tenir, dit, dans la préface de son premier tome que Jay ici, qu'il à eu 9 La centurie VIT s'arrête au quatrain XLIE, dans les deux éditions prin- ecps de Pierre et de Benoist ugaud. Les additions (LVIIT sixains) se trouvent reproduites dans les « Prédictions admirables pour les ans courans « en ce siècle, recueillis des Mémoires de feu Michel Nostradamus, par « Vincent Sève, de Beaucaire, en Languedoc » S. L. n. d. (4605), pet in-8v. Elles ont été reproduites uniformément dans toutes les éditions postéricures. Les célèbres quatrains XLIIL et XLIV, relatifs à la Révolution française, ne se trouvent pas, toutefois, dans le supplément de Vincent Sève. On es ren- contre pour la {re fois, dans l’édition de Leyde 1650. Les éditions de 1605 et de Troyes, Chevillot, sont les plus complètes et les plus authentiques.

10 ILest bien difficile sur d'aussi vagues indications, de découvrir l’auteur de ces vingt tomes.

1

un véritable exemplaire des Prophéties de Nostradamus, de Monsieur Barboteau, en ce temps-là chanoine de la cathédrale d'Amiens et que ce même chanoine Barboteau avait chez luy l'original de sixains que l'on a adjouté à la fin des Prophéties ‘* de Nostradamus dont le titre est : Autres Predictions de Nostradamus pour les ans courans en ce siècle. 1] dit que cet original est le même qui a esté presenté au Roy Henri IV, par Vincent Sève, de Beaucaire en Languedoc, le 19 mars 1605, au chateau de Chantilly. Il adjoute que cet original est écrit à la main, couvert d’un velin blanc, avec les armes de France, et que cet original contient 132 sixains et qu'un sixain est composé de six vers; mais dans tous les exemplaires que j'ay veu imprimez, on n'en a mis que 50 sixains au lieu de 1432 que contient l'original; mais si vous pouviez déterrer cet original et men faire avoir une copie, je payerais très volontiers ce que l'on en deman- dera pour la copie; et comme cet original des sixains aussi bien que le véritable exemplaire des Prophéties de Nostradamus étoit chez M. le chanoine Barboteau d'Amiens, on ma écrit d'Amiens que ce chanoine étoit Parisien, et qu'après sa mort, ses parents ont emporté à Paris tout ce quil luy appartenoit, et que de ses

4 Voir ci-devant p. 2. |

18 Voici le titre de ces Prédictions, tel qu’il est donné par plusieurs éditions : Prédictions admirables pour les ans courans en ce siècle. Recueillis des Mémoires de feu Maistre Michel Nostradamus, présentées au très- grand, mvincible ct tres-clement Prince Henry IL... par Vincent Seve, de Beaucaire...

1 [lyaici, sans nul doute, une erreur de copie. C'est 58 qu'il faut lire. Il reste donc a retrouver et à publier 82 sixains.

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héritiers, celuy qui pourroit avoir lesdits livres, est M. Macqueron, nepveu dudit chanoine. Il est présentement secrétaire du Roy ct demeure près de Ste-Gencvicfve à Paris. Enfin si vous venez à trouver un véritable excm- plaire des Prophéties de Nostradamus, tel que je viens de vous le marquer, ct qu'on ne voulut pas le vendre, tachez de l'avoir pour quelques jours, avec lequel vous pourrez corriger les fautes d'un autre exemplaire que vous achetterez de telle impression qu'il vous plaira, comme 1l sensuit : vous écrirez premièrement sur du papier blanc, centurie première, et quand vous trouverez quelque erreur dans quelque quatrain de cette centurie vous écrirez ainsi par exemple :

Quar. 2. V. 3. En peur j'écris fremissant, etc.

C'est-à-dire que dans le vers du quatrain 2 de la 1" centuric, le véritable exemplaire a ces mots : En peur j'écris etc., au licu que la plupart des autres exem- plaire ont ces mots : Un peur et voix fremissant, tellement qu'il y aura une faute d'impression dans le livre que vous aurez acheté, et quil la faudra corriger comme aurez marqué dans votre papicr.

Je me souviens que cet hyver il y a eu icy un marchand libraire de Paris. Je crois quil se nomme M" Boudot ‘, au soleil d'or, rue St-Jacques; 11 me dit qu'il avoit fait plusieurs recherches après un bon exemplaire des Prophéties de Nostradamus; que cestoit, si Je ne me trompe, pour Mons' le duc du Maine, et qu'il en avoit trouvé un avec

44 I] s’agit ici, sans nul doute, du hbraire Boudot (Jean), du Forez,

gendre d'Edme IT, Martin, auteur du Dictionnaire latin, de son nom, ct dont le brevet de libraire porte la date du 9 novembre 1683.

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beaucoup de peine. Peut-être que vous pourriez avoir quelque occasion de voir ce livre; et en ce cas, je vous prie d'examiner si la septième centurie est complète; vous pourrez voir en même temps le temps et le lieu de l'impression. Touchant les vingt petits volumes dont il est fait mention dans le mémoire que M" Le Fevre a porté à Paris pour vous mettre ès mains, je ne doute pas que M" le chanoine Barbotteau ne les ait eu tous vingt, puisque l'autheur étoit très intime ami de ce chanoine, et qu'il avoit eu de ce chanoine plusieurs éclaircissements pour composer son œuvre de vingt tommes, je vous diray en passant que je crois que cet autheur étoit un Jacobin. Je vous advertis que j'ay icy le premier tome des vingt que je souhaite, et si vous ne pouvez pas trouver les autres, vous me ferez un singulier plaisir, si vous pouvez me trouver un véritable exemplaire des Prophéties de Nostradamus, tel que je vous ay marqué cy dessus, et une copie de tous les sixains qui sont dans l'original au nombre de 132. J'espère que vous aurez assez de bon-heure pour rencontrer dans la suitte du temps les livres que je souhaitte pour mon divertis- sement. Si je puis vous estre ulil par icy, disposez librement, Monsieur, de votre très obcissant serviteur, À. Pexez. P.S. Monsieur Le Fevre m'a apporté le livre marqué dans le mémoire qui est la Concordance* des Prophéties.

15 Concordance des Prophéties de Nostradamus avec l'histoire, par Guynaud. Paris, 1693, in-12.

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DéTaizs iNÉDITS SÛR VINCENT SEVE, CoXTINUATEUR

DE NOSTRADANMUS.

Deux siècles de bouleversements en tout genre ont passé sur notre globe, depuis la mort de Vincent Sève, le continuateur de Nostradamus; ct, pour sa famille, comme pour beaucoup d'autres, le temps a fait justice des souvenirs et des documents.

La famille Sève existe encore aux lieux mêmes habitait son principal auteur; mais celle n'a presque rien conservé. Tout ce que j'ai pu apprendre sur Vincent Sève, par M. Prosper Sève, coloriste, à Beaucaire, son plus direct héritier, se borne à ces quelques lignes :

« D'après les souvenirs de famille Vincent Sève était un homme de haute stature, très-religieux, d'une grande sobriété, faisant un petit commerce sur Îles grains et farines, mais s'occupant principalement d'astrologie. Il habitait le plus souvent une petite cellule taillée dans les anciennes carrières de pierre de Beaucaire (quartier de Gaudon). Au-dessus de cette cellule, aujourd'hui en ruines, est un petit roc taillé à pic, appelé autrefois : roc de Sève. C'est là, dit-on, quil étudiait la marche des astres. »

La famille Sève, possédait jadis plusieurs manuscrits de Vincent Sève, notamment son Histoire de Beaucaire; ce dernier, après être passé en plusieurs mains, et avoir un moment disparu, vient d'être retrouvé; quant aux autres, ils ont du être cemportés au Sénégal, par un notaire de Beaucaire, à qui on les avait imprudemment confiés. |

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De son côté, M. Henri Guez, maire de Beaucaire, qui avait bien voulu me mettre en rapport avec la famille Sève, m'a transmis les détails ci-après, qu'il a empruntés à l'ouvrage sur Beaucaire, publié en 4867, par M. Eyssettes.

« Vincent Sève était médecin, et de plus, très versé dans l’astrologic. Il porta toute sa vie une affection tou- chante à son pays natal; il écrivit une Ilistoire de la ville de Beaucaire, restée manuscrite, qui se composait de #% parties intitulées : Fondation de Beaucaire; % Description de la ville, du château, etc.; Guerres de religion de 1562 à 1590; Siége et destruction du château en 1632. Dans la 4 partie l'on trouve seulement à glaner quelques énonciations utiles, au milieu de compilations indigestes et de rêveries astrologiques. Vincent Sève y raconte, entre autres choses, que Beaucaire fut fondé l'an 72 de J.-C., sous le règne de l'empereur Vespasien, le jour d'août, jour de la Transfiguration, environ à À heure du midi, ainsi, poursuit-l, que j'ai vérifié tant par le nœud et l'ascendant, que par les projection, direction et révolution de la figure que j'ai dressée. La seconde partie, au contraire, offre un grand intérêt. Sève y parle toujours de visu et l'astrologie n'y entre pour rien. La partie est